Small world #6 : Préliminaires

Je ne sais pas vous mais moi j'ai souvent de la musique qui tourne en boucle dans ma tête. Ça peut être n'importe quoi et parfois c'est pénible car ce n'est pas toujours bienvenu ni mon morceau préféré. Je n'ai trouvé aucun moyen d'y échapper.

Hier en marchant dans les contreforts du Larzac j'ai subi encore une fois ce phénomène mais il ne me dérangeait pas trop. Ce qui m'a plutôt surpris c'était le contenu de la redite...
Se répétaient en continu la dernière minute du "Confutatis" du Requiem de Mozart, celle placée juste avant le chef d'oeuvre du chef d'oeuvre, le très fameux "Lacrimosa"... Pourquoi se fixer sur cet instant-là, au lieu d'aller directement au meilleur ?

Je n'ai pas la réponse mais ça m'a fait penser aux préliminaires en amour. On sait que ce qui va venir peut être sublime mais encore faut-il bien l'amener pour que ce soit vraiment le cas. Je me disais que si Mozart faisait l'amour aussi bien qu'il composait sa musique, certaines ont dû passer de délicieux moments.

Alors je vous propose de vous asseoir sur mon banc et d'écouter comment Mozart sait nous faire lentement descendre du ciel aigu du chœur féminin vers les graves souterrains de celui des hommes, doucement, à petits coups de violons reposant sur les longues notes des cuivres. Il nous dépose avec délicatesse jusqu'au silence, 3 ou 4 secondes de silence remplis du désir de la suite. Et puis le paroxysme enfin, mais ça c'est une histoire connue.

https://www.youtube.com/watch?v=neDnpgZPPvY&t=1341s

Je vous souhaite une bonne journée.