Petite côte

Petite côte

Mais p'tite côte qu'est-ce tu fais ?
Laisse-moi passer !
J'ai pas prévu d' m'arrêter ici, moi !
A vélo j'suis un roi,
Oui ! Crois-moi...
et il y en a d'autres que toi
qui m'attendent,
et des grandes !



Allez, p'tite côte, tu m'ralentis quoi. ..
Oui d'accord, j' comprends, je crois
que c'est pas moi que tu stoppes, mais le temps
Pour m'en faire un infini présent
d'oiseaux et leurs chants,
de marguerites plein les champs,
du soleil qui blanchit la vue,
d'ombre fraîche et bienvenue,
de ruisseaux sous les herbes épanouies,
d'arbres à l'odeur de caramel fleuri...
Excuse-moi, j'te remercie.

Oui OK...
En plus j'ai pas l'bon braquet...
Ou p'têt plus...
Ou pas encore. En fait, j' l'ai jamais eu !
Enfin au début jamais...
et tu le sais.
Mais tu es sympa...
Petite côte, tu te moques pas...

J'avoue sur le papier
 je t'avais mal envisagée.
En vrai,
tu me plais...
J'aime tes courbes, tes lacets
qu'avec mon vélo tu me laisses dessiner,
tes sous-bois qui se retirent pour me laisser voir
tes sources où je peux boire,
tes chemins cachés
parfois sombres comme de lourds secrets...
Et cette cambrure, là, avant la montée.

Maintenant que tu es sûre que j'ai tout capté
Tout vu, tout entendu, tout respecté,
tu me laisses aller
jusqu'au sommet,
où je te regrette déjà.
Tu me libères parce que tu es comme ça !
Petite côte, je t'aime et je reviendrai
Promis, juré.

Texte et photo : Christian Dehais - Tous droits réservés


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